L’Assemblée Générale du Club de la Chesnaie s’est déroulée samedi 16 Avril et dimanche 17 Avril 2016.
Nous remercions toutes les personnes présentes ce week-end d’être venues aussi nombreuses.
Merci à Patrick Coupechoux pour la présentation de son atelier de réflexion sur « les fondamentaux de la psychothérapie institutionnelle ».
Le résumé de l’année 2015 à été fait en plusieurs points :
- En premier lieu le bilan financier :
Le conseil d’administration de notre association est heureux de vous présenter ses comptes pour l’exercice 2015, conformément aux dispositions des statuts des associations.
Notre association a clôturé le 31/12/2015 les comptes de son exercice comptable. Comme à l’accoutumée, la durée de cet exercice a été de 12 mois.
Nous vous rappelons que la comptabilité de l’association est tenue depuis courant 2014, par le cabinet d’expertise comptable la FIDUCIAL et Mme Isabelle BAUDU est chargée d’en établir le bilan.
Toutefois, l’association tient l’inventaire de ses réserves et de ses investissements; elle procède à un rapprochement bancaire permettant d’établir la correspondance entre les comptes qui vous sont présentés et la situation bancaire effective de l’association.
Ces opérations comptables ont été saisies par Mme Cathy CHARLOT la comptable de l’association, et le Conseil d’administration du Club a validé les comptes qui vous sont présentés.
Le rapport financier évoque successivement :
- les résultats de la gestion de l’exercice 2015
- la situation patrimoniale de notre association, le Bilan au 31/12/2015
- la proposition d’affectation du résultat de l’exercice 2015
A la suite de cet exposé, nous soumettrons à votre vote les résolutions habituelles relatives à l’approbation des comptes, au quitus de gestion et à l’affectation du résultat.
Nous vous rappelons également que conformément aux dispositions statutaires, les comptes ont été tenus à la disposition des adhérents pendant les 15 jours précédant notre assemblée et qu’ils peuvent être librement consultés au bureau du Club par les membres de l’association, sur rendez-vous.
- Nous abordons maintenant l’évolution et la situation des grands équilibres financiers de l’association :
Des grandes masses financières que sont le compte de résultat et le bilan, nous en ferons ici, une présentation succincte :
- Du compte de résultat qui dresse un panorama de l’ensemble des recettes et des dépenses liées au fonctionnement de l’association sur une année :
Nous distinguons 2 grands types de charges :
- Les charges d’exploitation pour un montant de 226.715 €, correspondant au fonctionnement routinier de notre association auquel viennent s’ajouter les charges financières (intérêts d’emprunt) pour 1.928 €.
Nous y distinguons le financement :
- des ateliers pour 3.000 €, dont le budget a progressé de 25 % par rapport à l’année dernière.
- Et des activités du club (Bar, fêtes, concerts, chocolats …), qui ont supporté cette année une baisse de leurs recettes de 10.000 €.
- Les Charges exceptionnelles, ont représenté pour l’année écoulée 1.073 €.
Il s’agit de l’impôt sur les sociétés payé pour 2014 et 2015 sur les revenus de capitaux mobiliers (en 2014 l’impôt n’avait pas été provisionné).
Aux charges doivent s’ajouter :
- Les dotations aux amortissements et les provisions pour un montant total de 41.532 euros.
Les dotations aux amortissements représentent la valeur d’un achat considéré comme un investissement pour l’association, divisé par le nombre d’années estimées pour son amortissement. Les provisions représentent quand à elles les précautions que nous avons prises devant des risques financiers.
En ce qui nous concerne ces dotations correspondent par exemple, aux frais de réhabilitation, de travaux et d’entretien des immeubles dont le club est propriétaire, tel que la réfection de la toiture et de l’installation d’une cuisine à l’auberge à Seur, de la réfection de la peinture aux Roullis, et l’acquisition de biens mobiliers concernant des achats aussi divers que celui d’un congélateur, d’une chaudière, dematériel informatique, d’uneguitare….
Un budget minimum de 15.682 € mensuel hors investissement, doit être disponible pour assumer toutes ces charges.
Les charges d’exploitation 226.715 €
+Charges financières 1.928 €
-Dotation aux amortissements – 41.532 €
+Impôts sur les sociétés 1.073 €
Total des charges à couvrir = 188.184 €/an
Le même principe s’applique pour les produits :
- Les produits d’exploitation pour un montant de 203.948 €, correspondant aux ressources habituelles de notre association :
Comme l’année dernière, nous comptons sur 250 adhérents. Mais si lesdons ont augmentés de +14 % env. par rapport à l’année précédente, les subventions de la Région sont restées stables (50 % du coût artistique des concerts soit 13 258 €)). Quant aux recettes, elles ont diminuées.
- Les produits exceptionnels sont également en diminution par rapport à l’année précédente. Ils qui ont représentés pour l’année écoulée 9.951 €. Il s’agit des quote-parts de reprise de subventions et legs pour 9.195 € et 756 € de divers produits de gestion sur exercices antérieurs.
L’ANALYSE QUALITATIVE du compte de résultat met en évidence que :
Malgré ces variations, nos ressources restent stables dans l’ensemble, le produit d’exploitation a augmenté de 1.24 %.
Mais si nous constatons une augmentation de 4.97 % des dépenses par rapport à l’année précédente, sur tous les postes mais plus particulièrement sur les frais d’achat des matières premières nécessaires au fonctionnement du bar et ceux liés auxtravaux que nous avons dû réaliser pour l’auberge, la maison saint jacques et des Roulis. Nous constatons également, une diminution de nos recettes sur les productions vendues (le bar, les fêtes du Club, concert et la buvette des concerts, et même dans une moindre mesure la vente des chocolats). Elles ont diminuées de 11%, mais cette baisse concerne également nos produits financiers, qui sont en reflet des taux d’intérêts actuels et un déficit de loyer des chambres restées inoccupées dans les logements associatifs de -4.141 €,(soit 16 %).
C’est essentiellement, pour cette raison que le compte de résultat de l’exercice présente un déficit de + de 3 fois > à celui de l’année 2014 (passant ainsi de – 4.945 € à – 16.080 €).
En conséquence, il devient nécessaire que le prochain CA envisage : de « potentialiser » le travail du bar et de reporter à 18 mois si possible les prochains travaux.
- Ce qui nous amène dans ce second temps à aborder l’étude du Bilan qui est une photographie du patrimoine de l’association à un instant T, pour nous au 31/12/2015. Il représente l’actif, (qui est la façon dont l’association a employé ses ressources) et le passif, (qui est l’origine des ressources de l’association), ils se doivent d’être au plus proche de l’équilibre.
L’actif se compose notamment : des immeubles dont nous sommes propriétaires d’une valeur comptable de 359.668 €. et autres acquisitions pérennes tels que les mobiliers et équipements, dont la valeur doit tenir compte de l’amortissement, ainsi que des stocks, des subventions qui nous sont dues et de notre encours en banque pour un total de 536.691 €.
La baisse de valeur des immobilisations nettes de 11.870 € par rapport à 2014, se justifie par l’augmentation de nos dotations aux amortissements.
Acquisitions immobilisations: 31.243 €
Immobilisations en cours au 31/12/2014 – 1.628 €
Donc immobilisations nettes + 49 € caution = 29.664 €
La dotation aux amortissements: – 41.532 €
Différence = -11.870 € arrondi
Le passif est quant à lui composé de nos fonds propres diminués de notre résultat de l’exercice 2015 et le« report à nouveau » (le résultat des années passées), de l’emprunt bancaire et des dettes financières de l’association ou envers les fournisseurs et les organismes sociaux soit au total 536.691 €.
L’ANALYSE QUALITATIVE du Bilan met en évidence le fond de roulement et notre capacité financière.
L’activité d’une association entraine des mouvements financiers qui ne se produisent pas tous au même rythme et dans les mêmes délais, c’est ce que l’on appelle le cycle d’exploitation. Ce cycle se caractérise par des pics positifs ou négatifs de trésorerie selon que l’association est en période d’encaissements (réception du paiement d’une subvention) ou de décaissements (paiement des salaires).
Le besoin financier généré par ce cycle est appelé : le besoin en fonds de roulement (BFR). Il est composé des fonds propres et des réserves déduites des investissements et du résultat de l’exercice. Il représente un bon indicateur de la capacité d’emprunt d’une association.
Fonds associatifs477.141 €
+emprunt 38.002 €
-immobilisations nettes-359.669 €
Fond de roulement = 155.474 €
Pour cette année, notre fond de roulementest de 155.474 €.
Notre expert-comptable le qualifie de : confortable ! Il pourrait nous permettre de fonctionner pendant 10 mois hors investissement, s’il ne nous restait plus rien d’autre (que la culture). Et nous permettrait de justifier de notre crédibilité d’emprunteur auprès de notre banquier qui se satisfait habituellement de 6 mois……
La baisse de notre capacité de financement de 30.000 € par rapport à 2014, se justifie principalement par l’autofinancement avec nos fonds propres, des travaux réalisés pour l’entretien des immeubles. Cet indicateur fait apparaitre une diminution de notre capacité d’autofinancement et nous incite à une prudence en ce qui concerne l’autofinancement de nouveaux travaux. La solution serait plutôt de recourir à des financements bancaires dans 18 mois, (à échéance de celui en cours) ou de faire appels aux dons.
EN SYNTHESE :
Le résultat d’exploitation fait apparaitre un déficit de -26.180 €. Ce déficit déjà constaté l’année dernière, a donc augmenté des 2/3. Mais étant modéré par les résultats financiers et exceptionnels de 10.100 €,notre résultat d’exploitation est déficitaire de 16.080 €. Nous vous proposons de reporter ce déficit au passif du bilan. Ainsi, il viendra en diminution de notre fond de roulement.
L’assemblée générale doit donc maintenant procéder à un vote pour autoriser légalement ce report et par la même occasion voter le « Quitus » de la gestion financière de l’association. Cela signifie que les personnes en charge de la gestion financière de notre association seront considérées par l’ensemble des participants, comme déchargées de leur responsabilités vis-à-vis d’eux et qu’il ne leur sera rien reproché par la suite.
Pour le CA, la trésorière: Murielle BEAUJOIN-ROUSSEL
Compte rendu de l’atelier de Patrick Coupechoux du 17 avril 2016
Invités :
Patrick Coupechoux, journaliste et écrivain
Marie-Odile Suppligeau , psychanalyste
Animatrice : Sylvie Delagrange
Secrétaires : Will de Graaff et Edmond Harry
Après avoir rapidement parlé des origines de son intérêt pour la PI, Patrick Coupechoux a évoqué une récente situation d’extrême contention à Bourg-en-Bresse qui n’a pas été dénoncée par l’HAS. Puis il a évoqué la situation asilaire en France, jusqu’à la guerre 39/45, mentionnant en particulier les 40 000 malades mentaux morts de faim pendant la guerre
A partir de ces exemples et remontant jusqu’au Moyen-âge, où l’on associait la maladie à une possession diabolique. Il pose la notion de reconnaissance d’humanité dans la folie.
En d’autres termes : Le système social dominant considère-t-il les malades mentaux comme des humains ?
P. Coupechoux cite alors Philippe Pinel, pendant la Révolution, que l’on peut considérer comme le fondateur de la psychiatrie française, qui a dit : « Chez tout malade mental, une part de raison demeure ». Pinel est revendiqué comme une de ses sources par le courant de la P.I.
P. Coupechoux met comme deuxième point de rupture, St Alban où se sont trouvés Tosquelles, Bonafé, Oury, lieu où on a inventé le désaliénisme.
On n’invente pas une nouvelle psychiatrie sans en avoir profondément changé la vision. Le malade mental est reconnu comme un homme à part entière et non pas comme un « grand enfant »comme on a pu le lire dans la revue « Esprit » en 1952. La folie est reconnue comme une forme d’existence de l’être humain : « Le fou est notre semblable dans sa différence ».
Et Tosquelles a écrit : « Si on crée un lien avec une personne, elle se construit. »
Ce qu’il faut retenir, c’est que, dans cette optique, construire une nouvelle psychiatrie, un nouveau soin, c’est créer de la relation. Le médicament, certes, mais il faut aussi penser à l’homme, mettre en œuvre l’institution en fonction du patient, faire en sorte que l’institution s’adapte à lui et non le contraire.
Tosquelles et le mouvement de la P.I. en général considère qu’il faut soigner l’institution.
(Il a manqué à ce moment-là dans l’exposé de Patrick Coupechoux une référence à la psychanalyse qui a été déterminante.)
Patrick Coupechoux a évoqué aussi Bonafé qui parlait de « cercle magique », pour définir le mystère de la folie, l’autre possédé par un mal mystérieux.
Cela a-t-il disparu à notre époque ? – Non, dit Patrick Coupechoux, « Ce rejet s’exprime dans l’exclusion. 30% des SDF sont des psychotiques, on retrouve aussi des malades en prison. Beaucoup sont abandonnés à leur sort ».
La P.I. se bat contre cette ségrégation et contre une vision scientiste de la maladie qui considère le malade du point de vue biologique, comme une succession de symptômes à soigner en évacuant tout ce qui est humain.
Patrick Coupechoux oppose aux effets de la pensée unique les contradicteurs . En 1946 et 1952, les rencontres de Bonneval organisées par Henry EY, (Claude Jeangirard, fondateur de la Chesanie en 1956, était son élève.) réunissaient tous les courants de pensées pour la pluralité des points de vue.
Face à un pôle d’expertise qui déshumanise, qui renvoie la responsabilité de sa maladie au malade en lui demandant de se prendre en main et d’avoir un projet de vie, le mouvement de psychothérapie Institutionnelle oppose la reconnaissance de la citoyenneté qui se manifeste particulièrement dans la création des clubs thérapeutiques.
Discussion
Marie-Odile Suppligeau, amie de la Chesnaie de longue date, a reparlé de la surmortalité des malades mentaux en temps de guerre et insisté sur le fait que la P.I. s’est positionnée dans l’empêchement de « l’euthanasie des inutiles au Monde ». Elle a reparlé de l’importance des Clubs où l’identité de la personne est reconnue. Elle a insisté sur l’apport de la psychanalyse en tant qu’épreuve, outil pour les soignants pour se connaître soi-même, gestion des manifestations inconscientes, des chocs que peuvent occasionner la rencontre avec les malades.
Nathalie C. a parlé de l’exclusion, elle a remercié la psychiatrie humaniste instaurée par Claude Jeangirard à la Chesnaie. Mais, dit—elle : « Comment ne pas se sentir exclu dans la société, comment pouvoir y prendre des responsabilités ? Elle demande comment faire pour qu’un collectif accueille une personne même fragilisée.
Patrick Coupechoux répond : On sait faire avec toute l’expérience des désaliénistes, depuis des décennies, y compris à l’hôpital public, mais on se heurte au cynisme des puissants, c’est-à-dire au pouvoir économique.
Catherine insiste : A la Chesnaie, on ne fait pas POUR le patient, on fait AVEC lui.
Marianne D. dit qu’il y a nécessité que tous les Chesnéens s’investissent, que les moniteurs y aident les patients mais aussi que les patients poussent les moniteurs à s’investir.
Nicolas C. insiste sur le fait que quelque soit la maladie, on a tous des qualités.
Il raconte qu’après un long séjour en hôpital traditionnel, dix mois à la Chesnaie lui ont donné l’occasion de s’investir et de prendre des responsabilités.
Anne Marie Haas dit que parfois les malades sont pré-étiquetés quand ils arrivent et que c’est difficile de les sortir de ça. Ce n’est pas toujours facile d’amener un patient vers le Club ? En ce qui la concerne, elle ne signe pas la fiche d’entrée si
celle-ci n’indique pas une passage par le bureau du Club.
Patrick Coupechoux, pour montrer qu’il faut être formé à la P.I. pour l’utiliser, prend l’exemple du « tablier de Jeannine ». Dans le service de Pierre Delion, un enfant autiste s’accrochait au tablier de Jeannine, une ASH. Il n’en avait rien à faire des soignants. P. Delion ne s’en est pas formalisé, il a reconnu ce transfert particulier et a intégré Jeannine dans la constellation transférentielle.
Patrick Coupechoux a aussi mis l’accent sur le fait qu’on n’enseigne plus la psychanalyse et les bases de la P.I dans les écoles d’infirmières.
Avec David Beck, éduc. Spé. en formation de sociologie, on aborde d’un autre axe ce qui nous menace : Les évaluations (ou les soignants eux-mêmes évaluaient leur pratique) sont devenues des accréditations ou certifications où l’on doit obéir aux prescriptions de la HAS qui ne prennent pas en compte notre spécificité.
Ces contraintes mettent l’Institution à rude épreuve parce qu’elles occupent une partie du temps que les soignants passaient auprès des patients.
A ce moment de la discussion nous avons éprouvé le besoin d’aborder des points positifs: La récente mise en œuvre des Interclubs, où se retrouvent des moniteurs et patients de plusieurs institutions, sont des moments créatifs. Cela ne se limite pas au département, des membres de l’Interclub sont allés à Angers, à Reims, pour des journées de travail. Les prochaines journées de rencontre Interclub auront lieu à Chambord le 20 mai et un voyage au Portugal se prépare.
Luis Tomé, de Saumery, a insisté sur l’apport de la mutualisation des efforts et des échanges.
Un ancien patient de Chateaurenault, actuellement chénéen, en témoigne en racontant l’impact de l’Interclub à Chateaurenault, avec la complicité du médecin chef, qui a donné lieu à la multiplication des ateliers, sorties, etc.
Jean- Marie Laurent a évoqué l’importance de la transmission auprès des stagiaires qui essaiment dans d’autres lieux.
Catherine Lamarre:’’ On doit se serrer les coudes et faire que chacun mette dans le pot commun selon ses moyens.’’
D’ailleurs un peu plus tard, Cécile B. racontera la prise en charge de la tisane du soir par des patients faute de moniteur. Le Club pourrait veiller à ce que ce type d’initiative soit encouragé.
La question des bénévoles a été soulevée car des patients auraient souhaité qu’il y en ait pour des accompagnements. D’autres s’en offusquent, les sorties sont des occasions de rencontres soignants/ soignés. De toute façon, Marie-Anne, notre présidente, est bénévole mais elle connaît bien le Club et l’Institution et ce serait une nécessité pour tout bénévole.
C’est amusant mais ça recouvre une réalité qui ne l’est pas, une personne a dit : « Soigner l’hôpital mais aussi soigner les politiciens. »
P.Coupechoux citant un animateur des« Nuits debout » évoquant le risque: de rester entre soi, nous engage à être en résistance dans la société, pas seulement en ce qui concerne la psychiatrie mais être attentif à ce qui se passe au niveau politique plus largement, être imaginatifs, prendre des risques, réfléchir ensemble.
J.L Place parle de prise de risque qui ne doit pas mettre en danger l’Institution, il parle d’un mouvement cyclique dans le domaine de la psychiatrie, tantôt libertaire, tantôt sécuritaire, en lien avec la société, qu’il faut résister à l’attaque des Institutions en protégeant l’outil. .
Nicolas C et Charlotte B s’inquiètent du mot « Politique » ; Anne-Marie Haas rappelle que cela signifie s’occuper des choses publiques, à ne pas confondre avec la politique politicienne.
Lucien Martin ; ancien prof et ancien adjoint de Lang à la mairie de Blois, fait le parallèle avec les mouvements pédagogiques d’il y a 30 ans et dit : « Comment se produit l’aliénation sociale ? Comment les règles deviennent des carcans ? … Résistance, opposition, je ne vois pas venir…. Qu’est devenu le rapport du député Robillard concernant la psychiatrie ?
Lucien est très engagé à la Gazette qui donne la parole aux patients sur la place publique à travers la NR.
A retenir pour le CA en 2016/17 propositions de réflexion sur :
-
Pensionnaires co-soignants
-
Continuer à favoriser et développer les Interclubs
-
Bénévolat dans l’associatif
-
Proposition d’inviter Robillard à l’AG
- Suite à cela, la présidente, Marie-Anne Maurice, a exposé son Rapport Moral :
A travers ce qui se passe au sein des ateliers, l’organisation des concerts et des spectacles et événements, à l’attention des chénéens et du public extérieur, le Club est aussi à l’initiative de nombreuses sorties culturelles et sportives tout au long de l’année.
Il s’est aussi soucié du bien-être des locataires des appartements en intervenant pour effectuer des petits travaux ponctuels et d’autres plus conséquents.
Cette longue énumération devrait me réjouir et vous réjouir, pourtant, moi qui suis une des plus anciennes chénéenne (mon premier séjour date de 1972) et depuis 9 ans membre du CA, je reste sur ma faim.
L’évocation du passé met en lumière tout ce qui disparaît à la Chesnaie du fait d’un fonctionnement en résonance avec la société actuelle. Les autorités de tutelle avec une conception de la psychiatrie pragmatique et financière, mettent en place un système de soins qui se fait au détriment de « l’accueil de l’autre » dans sa singularité, à travers l’oubli de l’historicité autant des êtres que des institutions et à travers une idéologie à la fois scientiste, managériale et sécuritaire.
Le passé : La Chesnaie, comme La Borde, ont été des lieux de vie, participant d’une dynamique de reconstruction, avec un regard nouveau sur la maladie mentale dans un plein essor de la psychanalyse, dans un contexte d’intérêt profond pour l’individu. Tous les salariés participaient aux soins et les patients pouvaient être considérés comme co-soignants. (Rappelons que tout nouveau chénéen était systématiquement accueilli par un moniteur et un patient).
Le Club était le noyau central de la dynamique institutionnelle. Chaque journée était rythmée par les rendez-vous vitaux : marché, poulailler, potager… par les ateliers divers et par les veillées.
Les soins médicaux étaient assumés par tous dans un rapport à la parole permanent.
Des assemblées plénières réunissant tous les chénéens avaient lieu chaque semaine.
Les choses ont bien changé côté clinique puisque maintenant, le soin est « infirmier », les embauches ne se font plus sur des compétences diverses et les patients n’ont plus accès à certains lieux (la pharmacie) et à certaines fonctions (les chauffes).
Le Club de la Chesnaie a évolué aussi avec, entre autre :
- la gestion d’un parc immobilier conséquent qui nécessite beaucoup d’énergie et de temps, des compétences qu’au sein du CA nous n’avons pas toujours, même si Aldo nous apporte une aide technique précieuse et appréciée.
- La présence de deux salariés depuis une dizaine d’année qui en modifient la structuration en profondeur : nous avons embauché une personne pour assurer la gestion administrative et une autre pour assurer l’organisation des concerts.
Il faut reconnaître l’aspect positif du professionnalisme, mais on peut se demander s’il ne participe pas en partie au désengagement des chénéens dans la vie du Club. La polyvalence avec ses imperfections était au centre du mouvement de la P.I dont le souci principal était de soigner l’Institution.
Aujourd’hui le Club continue à fonctionner grâce à l’équipe Boissier et un petit noyau de chénéens investis. Je salue au passage tout particulièrement Benjamin, Edmond et Sami, membres du CA, qui ont participé activement aux travaux de l’année.
Il y a peu de médecins et soignants au B.E, hormis quand ils sont concernés par une activité qu’ils souhaitent mettre en place. Sinon, il y a des stagiaires et quelques patients, souvent plus spectateurs ou consommateurs que moteurs.
La demande répétée de patients pour qu’on fasse appel à des bénévoles pour l’accompagnement à des sorties en est une illustration.
Les Comités et le B.E sont désertés et souvent vidés de leur substance vitale qui se constitue du désir partagé des soignants et soignés.
A cet aspect côté Club, s’ajoutent, côté Clinique, les effets de la normalisation des accréditations et certifications …
Les moniteurs ont moins de temps à consacrer aux patients, … En conséquence, ils se sentent moins impliqués dans les actions culturelles et les préparatifs des fêtes et n’y entraînent plus autant les patients. Le turnover des patients et des salariés ne facilite pas l’investissement.
Alors, que reste-t-il ? Une image ? Une enveloppe ?…
Quel intérêt pour le soin et pour le bien-être de tous ? Et que pouvons mettre en place ? Quels outils en lien avec le fonctionnement actuel de l’Institution ?
Comment faire resurgir le désir d’être acteur ?
Comment ne pas perdre de vue que le Club doit se préoccuper en priorité d’être facteur de vie et de démocratie au cœur même du monde du soin ?
Je reste convaincue que nous allons ensemble trouver des réponses à ces questions et que les travaux de demain et l’éclairage de monsieur COUPECHOUX seront fructueux et sources de nouvelles perspectives.
Je terminerai par cette citation de Robert Castel, sociologue : « L’utopie, ce n’est pas le rêve ou la nostalgie, mais l’effort pour maintenir et réinventer dans les circonstances actuelles, un type de pratiques qui ne confonde pas la nécessité de changer , d’être efficace et crédible, avec la nécessité de s’adapter aux injonctions de nouvelles technologies idéologiques dominantes. »
Marie-Anne Maurice.
- Ensuite, le résultat des ateliers 2015 a été annoncé :
RESULTAT ATELIERS ET ACTIVITES CLUB 2015 | |||||
ACTIVITES | Dépenses | Recettes | Résultat 2015 | Résultat 2014 | Variation |
BAR | 24 083 | 38 295 | 14 212 | 17 059 | – 2 847 |
BOUTIQUE | 3 325 | 3 916 | 591 | 205 | 385 |
CHOCOLATS/GLACES | 4 670 | 6 002 | 1 332 | 1 638 | – 306 |
COCKTAILS DIMANCHE | 3 512 | 5 190 | 1 677 | 1 561 | 116 |
FETES DU CLUB | 7 734 | 5 691 | – 2 043 | 441 | – 2 484 |
CONCERTS | 31 639 | 28 761 | – 2 878 | 1 521 | – 4 399 |
ADHESIONS | – | 5 170 | 5 170 | 5 100 | 70 |
DONS | 200 | 10 676 | 10 476 | 9 184 | 1 292 |
Frais club | 20 506 | 4 816 | – 15 690 | – 13 871 | – 1 819 |
SALAIRES | 57 598 | 25 286 | – 32 312 | – 40 443 | 8 131 |
AUBERGE | 11 367 | 20 715 | 9 348 | 11 059 | – 1 711 |
ST JACQUES | 9 774 | 18 498 | 8 724 | 10 058 | – 1 334 |
ROUILLIS | 13 307 | 29 549 | 16 242 | 15 094 | 1 148 |
VILLA MEDICIS | 13 216 | 17 440 | 4 224 | 5 320 | – 1 096 |
Amortissements | 41 352 | 9 195 | – 32 157 | – 26 481 | – 5 676 |
S/TOTAL ACTIVITES | 242 283 | 229 200 | – 13 084 | – 2 555 | – 10 529 |
ATELIERS | Dépenses | Recettes | Résultat 2015 | Résultat 2014 | Variation |
ATELIER COUSETTE | 419 | 181 | -238 | 351 | – 589 |
BIBLIOTHEQUE | 286 | 0 | -286 | 39 | – 325 |
ATELIER MOSAIQUE | 158 | 0 | -158 | – 44 | – 113 |
ATELIER MOSAIQUE (Lauren D.) | 0 | – 1 064 | 1 064 | ||
CHÂTEAU D’EAU | 91 | 0 | -91 | – 655 | 564 |
ATELIER POTERIE | 240 | 92 | -148,43 | 257 | – 405 |
PHOTO | – 187 | 187 | |||
Atelier HIP HOP | 100 | -100 | – | – 100 | |
Equitation | 669 | -669 | – 453 | – 216 | |
Sortie Pêche | 225 | -225 | – 150 | – 75 | |
Marche nordique | 90 | -90 | – 57 | – 33 | |
Golf | 213 | -213 | – 15 | – 198 | |
Divers | 106 | 10 | -96 | – 30 | – 66 |
ATELIERS DIVERS | 229 | 77 | -152 | – | – 152 |
Gazette | 100 | -100 | – | – 100 | |
INTERVAL | 752 | -752 | – 702 | – 50 | |
SALON DE THE | 30 | 351 | 321 | 537 | – 216 |
S/TOTAL ATELIERS : | 3 708 | 712 | – 2 996 | – 2 175 | 821 |
Dépenses | Recettes | Résultat 2015 | Résultat 2014 | ||
TOTAL : | 245 991 | 229 911 | – 16 080 | – 4 730 | |
Investissements de l’année | |||||
Etat trésorerie au 31/12/15 | 2 014 | Cuisine Auberge | 7400 | ||
Placements Parts B Crédit Coop | 153 110 | 178 000 | Toiture Auberge | 10333 | |
Compte courant S.G | 1 209 | 3 180 | Chaudière Rouillis | 3528 | |
Compte courant Crédit Coop | 1 722 | 1 940 | Peinture escalier | 7784 | |
Livret solidaire | 1 903 | 3 387 | Congélateur Glaces | 717 | |
Caisse | 588 | 655 | Guitare | 869 | |
TOTAL : | 158 532 | 187 162 | Ordinateur club | 612 | |
Différence | 28 630 | TOTAL : |
31 243 |
Enfin voici les membres du nouveau Conseil d’Administration :
Marie-Anne Maurice : Présidente
Laurenne Bouvet : Vice présidente
Laurianne Peraldi : Trésorière
Laurent Carrier : Trésorier adjoint
Edmond Harry : Secrétaire
Will De Graaff : Secrétaire adjointe
Cécile Batardière : Chargé de communication
Nicolas Corbi : Représentant inter-club
Aldo Aucuit : Responsable du parc immobilier